Aviation : Taxer les premières classes et les jets privés
L’aviation civile internationale est en émoi
Au cours d’une session de la Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement, un groupe de travail composé de 8 pays membres de la GSTF (Global Solidarity Task Force), à savoir la France, l’Espagne, la Barbade, le Bénin, la Somalie, Antigua/ Barbuda, Sierra Leone et le Kenya, ont présenté un projet de taxation des passagers aériens des classes premium, business et première, ainsi que ceux voyageant en jet privé, dans le but de les faire contribuer financièrement à l’adaptation écologique des pays en développement face à l’urgence climatique à laquelle ils sont confrontés.
Un prélèvement climatique mondial serait en mesure de récolter plus de 70 milliards d’euros par an, lesquels seraient investis dans des infrastructures dans les pays les plus exposés aux conséquences des changements climatiques. Selon le groupe de travail qui a élaboré ce projet, il ressort que les passagers des classes supérieures et, à leur tête, ceux des jets privés, ont à leur actif une part disproportionnée dans les émissions de gaz à effet de serre, en émettant neuf fois plus de CO2 que les autres passagers.
Nous sommes en présence d’une alliance inédite entre pays du Nord et du Sud. La France et l’Espagne, dont les retombées touristiques ont connu un record en 2024, entendent jouer un rôle de premier plan sur le plan diplomatique pour faire respecter une justice climatique mondiale.
Il fallait s’y attendre, le projet a suscité de vives critiques de la part de l’IATA (Association internationale du transport aérien), jugeant le projet dissuasif auprès d’une clientèle permettant aux compagnies aériennes d’accéder à une rentabilité indispensable à leur existence.
Pour les pays signataires de cette initiative, l’enjeu doit dépasser toute considération économique en précisant qu’il ne prévoit aucune restriction ni limitation de déplacements pour les passagers concernés. Cela semble contradictoire avec l’objectif de décarbonation, mais, j’imagine, indispensable pour ne pas braquer définitivement les transporteurs aériens.
Commentaire : L’idéal serait qu’un plus grand nombre de pays se joigne à l’initiative pour donner un poids supplémentaire à son ’application finale. A propos de la dissuasion auprès de la clientèle de première classe et de sièges de jets privés, je ne me fais aucun souci. Ce n’est pas un pourcentage sur le prix des billets qui va les faire hésiter à voyager. .
Gérard Blanc
Sources : Agefi/Actif-trafic/WWF





