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Florence le rendez-vous des artistes

Florence est l’une des villes au monde qui possède le plus de musées au monde et c’est aussi celle, parmi les villes italiennes, qui additionne le plus de splendeurs picturales et architecturales.

Outre les références à son rayonnement littéraire avec ses écrivains tels Dante, Pétrarque ou Boccace, et outre son patrimoine artistique exceptionnel, Florence possède en plus un charme particulier dû, peut-être, aux pittoresques rives de l’Arno qu’enjambe un chapelet de ponts, parmi lesquels figure, bien entendu, le fameux Ponte Vecchio. La tradition veut d’ailleurs que les amoureux s’y fassent prendre en photo au coucher du soleil, avec l’enfilade des ponts, en toile de fond. Le visiteur averti cherchera de préférence à se loger proche de cet édifice et, si possible, en bordure de rivière, à proximité du Ponte Vecchio, non seulement pour la vue magnifique que cette situation procure, mais surtout pour le côté pratique de pouvoir se rendre à pied dans tous les lieux stratégiques qui se trouvent en vieille ville sur la rive droite, ou bien sur la rive gauche dans les quartiers estudiantins portant le nom de Otroarno (l’«autre Arno»).

Avec plus de 90 sites répertoriés, Florence n’a pas fini d’être visitée. Certes, beaucoup d’étapes historiques y sont évoquées dans ses nombreux musées, mais c’est en premier lieu l’époque qui suivit l’an mille qui donna naissance à un style architectural caractéristique qui fut baptisé l’art roman florentin avec, comme premier exemple, les revêtements en marbre blanc et vert de l’ensemble comprenant le baptistère Saint-Jean, la cathédrale Santa Maria del Fiore et son célèbre Duomo. L’émergence d’une autre époque qui joua un rôle majeur dans le rayonnement artistique de Florence fut la Renaissance lors des dernières décennies du 12e siècle. La présence des banquiers florentins et l’industrie de la laine et de la soie réunies dans un ensemble de corporations des «Arti» en fit une ville opulente. Elle s’offrit de grands moyens pour entamer des chantiers ambitieux sous la baguette d’Adolfo di Cambio auquel on doit notamment le campanile de Giotto – du nom de l’artiste qui poursuivit cette oeuvre –, la basilique de Santa Croche et le second édifice en importance à Florence après le Duomo qu’est le Palazzo Vecchio et sa tour à créneaux, ancien siège de la seigneurie (gouvernement), qui devint par la suite la résidence des grands ducs de Médicis.

L’initiative des «Arti» allait en déclencher beaucoup d’autres au fil des siècles, avec un point culminant au 15e siècle. On y trouve les influences de plusieurs familles toscanes, dont la dominante fut celle des Médicis à laquelle on doit, entre autres, la construction de palais monumentaux tel le palais Pitti.

Chez Fedra et Daniele © Gérard Blanc

Chez Fedra et Daniele
Ne nous voilons pas la face, Florence est la ville d’Italie la plus visitée après Rome et Venise. On s’attend donc à y trouver une palette de restaurants. Mais a-t-on besoin à chaque moment de s’asseoir à une table pour attendre d’être servi et déguster un menu complet, quand un week-end est souvent trop court pour arriver à visiter autant de belles choses. Le repas sur le pouce peut être une formule bien pratique. La ville compte un certain nombre d’ «enoteca» à la bonne franquette. L’une d’entre elles, particulièrement sympathique et où les habitants de la rue viennent volontiers boire un coup, acheter leur fromage ou leur charcuterie, porte de nom de Rosticceria Fedra & Daniele sur la via dè Neri.

Daniele, le jeune patron, ne se dépare jamais de son sourire accueillant. Sur son comptoir sont disposées des assiettes avec des tartines de pâté, de salami, des croquettes au fromage ou de la bruccheta, chacune au prix d’un euro ou approchant. C’est un peu comme un bistrot à tapas espagnol. Pour accompagner cet encas, Daniele vous sert un chianti maison pas piqué des hannetons. La majorité des clients parlent un italien local à couper au couteau. On se sourit, on sympathise, ça suffit. C’est simple, c’est bon, c’est sympa.

En montrant patte blanche au concierge de l’hôtel Bernini Palace, c’est de la terrasse du dernier étage qu’on bénéficie d’une vue panoramique exceptionnelle sur les toits de la vieille ville de Florence et sur les rives de l’Arno. On prend alors pleine conscience de la configuration de cette cité et des principaux édifices de celle qui fut jadis la capitale de l’Italie, et de la manière dont elle fut construite, partagée en deux de chaque côté de l’Arno. On constate alors que Florence, pour le moment en tout cas, a la chance exceptionnelle de ne pas souffrir de tours modernes qui nuiraient à un tel spectacle. Il faut ajouter à cela, hors des grandes artères telle la Via Por Santa Maria consacrée aux magasins de luxe, les ruelles florentines conservent encore leurs empreintes artisanales avec, ici un luthier, là un tapissier, bref de quoi vous transporter aux époques médiévales ou de la Renaissance.

Des musées à la pelle

A défaut de les citer tous, nous nous consacrerons d’abord à celui qu’il est impossible de passer sous silence, à savoir les «Offices» (Complesso degli Uffizi), qui fut le bâtiment aménagé par la famille Médicis pour y installer toute l’administration italienne en 1538. C’est à cet endroit que sont exposées les œuvres des plus grands peintres italiens qui arrivèrent à la fin du 16e siècle et que toute personne, férue de peinture ou non, pourra admirer de près après les avoir vus dans de nombreuses illustrations: l’Annonciation de Simone Martini, l’Adoration des mages de Léonard de Vinci, la Naissance de Vénus de Botticelli, le Printemps de Piero de la Francesca et bien d’autres toiles encore, du Titien, de Michel-Ange ou de Raphaël. Les galeries de sculptures de l’imposant bâtiment disposé en forme de U aboutissent aux bords de l’Arno surplombant le Ponte Vecchio.

Une autre caractéristique de Florence parmi la centaine de sites à visiter est celle des palais qui furent habités par les riches familles florentines. Un bel exemple en est le Palazzo Davanzati, demeure du 14e siècle, avec ses tapisseries, son mobilier d’époque, ses tableaux profanes et religieux et une superbe collection de céramiques et de faïences.

L’«autre Arno»

C’est le quartier des étudiants, lesquels ne sont, et de loin, pas tous italiens. En effet, de nombreuses universités étrangères et, notamment, nord-américaines, s’y sont implantées, ce qui donne cette étrange impression parfois de se trouver dans la périphérie de Boston. Mais qu’importe, ces jeunes font désormais partie du paysage de Florence. Le propre de l’Otroarno sont ses grands espaces verts à flanc de colline, tels les jardins de style baroque, premiers exemples des grands jardins européens, tels le jardin de Boboli et celui appartenant à la Villa Bardini (maison prestigieuse dont les appartements ont été transformés en galeries de musée d’art contemporain). L’amateur de vues panoramiques se régalera depuis le haut de ces collines, tout comme depuis le sommet de la tour médiévale de San Nicolo qui, depuis la rive de l’Arno, domine l’ensemble de l’agglomération. L’Otroarno est aussi (dominant les jardins de Boboli) le lieu où trône le massif palais Pitti qui fut la résidence de Vittorio Emmanuele II de Savoie à l’époque où Florence était la capitale de l’Italie. Il abrite plusieurs collections d’objets d’art ainsi qu’un musée du costume.

Textes Erika Bodmer
Photos Gérard Blanc


Infos pratiques

Hôtels:

Le Plaza Lucchesi sur les bords de l’Arno, au centre historique avec terrasse et vue des toits: Baglioni, Bernini Palace, Pitti Palace al Ponte Vecchio, Degli Orafi; moins cher: Ferdinando II de’Medici, Bella Vista.

Restaurants

La Giostra, Enoteca Baldovino, Enoteca del Chianti classico, Taverna de’ Neri; sur la rive gauche, la Casa Linga et l’Ora D’Aria.

A voir encore

Le Quartieri monumentali et ses salles décorées de fresques, la Galleria palatina, où se trouvent, comme aux Offices, des oeuvres des plus grands peintres italiens; le palais Strozzi, de la famille rivale des Médicis.

 

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