Touristes, si vous saviez...
CONSEILS AUX VOYAGEURS

Santé en voyage

Sans pour autant qu’il y ait des raisons de tomber dans la paranoïa, paludisme, tourista, dengue, et toute une panoplie de pièges (sans oublier le sida) guettent le voyageur qui se rend dans les pays du tiers monde pour ses affaires. Ne pas partir n’est pas une solution. Mieux vaut encore bien se renseigner et apprendre à se prémunir.

Tous les voyages d’affaires ne se font pas que dans les pays industrialisés, peu s’en faut. On aurait tendance à croire que les personnes qui voyagent souvent dans les pays du tiers monde pour leur travail soient parfaitement au courant des à-côtés de leurs déplacements et, en particulier, de ceux qui ont trait à la santé.
Erreur! Le stress avec lequel certains hommes ou femmes d’affaires sont régulièrement confrontés les oblige souvent à prendre un vol en dernière minute sans avoir fait d’autres démarches que la réservation d’un billet d’avion, la vérification de la validité de leur passeport ou encore l’obtention d’un visa inextremis. C’est en tous cas ce que constate la fondation suisse Radix à Zurich, qui s’intéresse de près à la santé en voyage et distribue dans les cabinets médicaux, les écoles et les entreprises d’intéressantes brochures sur tous les aspects de la  santé en voyage.

Vaccinations
Ceux qui voyagent fréquemment connaissent bien le petit carnet jaune délivré par les polycliniques. Il sert à tenir vos vaccinations à jour. Un petit coup d’oeil de temps en temps permet de ne pas se  laisser prendre par le temps nécessaire à un rappel ou à une revaccination et de ne pas prendre de risque lors d’un départ inopiné. Les principales maladies contre lesquelles il est recommandé de se prémunir sont le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite et l’hépatite A. Pour l’Inde et l’Amérique tropicale, la vaccination contre la fièvre jaune est également obligatoire.

moustique_aedesPaludisme et dengue
L’anophèle, à qui on doit le virus du paludisme, ne fait pas de différence entre un hôtel cinq étoiles (surtout au bord d’une piscine) et une cabane en bambous, si ce n’est que les moustiques aiment moins, paraît-il, l’air conditionné. Un vaccin contre le paludisme (ou malaria) est en cours de recherche. En attendant qu’il soit vendu dans le commerce, la meilleure manière de se prémunir est d’éviter de se faire piquer. Cette formule semble enfantine, mais c’est encore la plus efficace. Elle implique, par exemple, de porter des vêtements longs et des chaussettes le soir et d’asperger les parties du corps non couvertes avec une lotion anti-moustique, voire appliquer même cette lotion avant de se vêtir, certains moustiques poussant parfois le vice jusqu’à vous piquer à travers un vêtement. Elle implique aussi de ne pas traîner en fin de journée près des zones humides ou près des eaux stagnantes. Si votre chambre d’hôtel n’a pas l’air conditionné, prévoyez une moustiquaire.
De retour en Europe, soyez vigilant en cas d’accès de fièvre. Ce que vous pourriez prendre pour une simple grippe pourrait s’avérer être un premier symptôme de crise d’une maladie tropicale. N’oubliez pas d’indiquer à votre médecin que vous rentrez d’un pays à risque. Cela pourra être une information précieuse, même si la grippe se confirme.
Dites-vous que le virus peut se manifester parfois plusieurs semaines après avoir été piqué et qu’un insecte peut vous avoir inoculé la maladie le dernier jour, par exemple en montant à bord de l’avion du retour.
Quant à la prise préventive du lariam (médicament concernant la malaria), les avis sont très partagés. Il peut, chez certaines personnes, déclencher des hallucinations. Pour éviter ces effets secondaires, certains grands voyageurs se rendant fréquemment dans des pays infectés préfèrent utiliser le lariam uniquement en cas de crise. Si vous optez pour la manière préventive, suivez scrupuleusement l’ordonnance médicale, car une prise anarchique des médicaments aurait des effets négatifs et risquerait d’annuler la précaution prise. N’étant pas du corps médical, nous nous garderons de prendre position.
Le risque de maladie ne se limite pas au paludisme. Il existe aussi d’autres infections transmises par les moustiques dont la principale est la dengue, qui est particulièrement invalidante et grave dans 1% des cas. Nous nous passerons d’en décrire les symptômes mais, là encore, recommanderions aux personnes rentrant de zones infectées de prendre au sérieux le moindre accès de fièvre et de le signaler à son médecin. Par contre, il semble de le malarone soit mieux accepté par l’organisme et puisse se prendre sur place en cas de crise.

EN BREF
Avant de partir: Contrôler le carnet de vaccination et faire les rappels nécessaires. Vérifier les vaccins obligatoires
Sur place: Eviter les risques de piqûres de moustiques; éviter les aliments et boissons à risque; aucun contact sexuel sans protection.
Au retour: En cas de fièvre ou d’autre affection suspecte, contacter votre médecin.
Informations pratiques: Indicateur médical pour les voyageurs en pays chaud, Fondation Radix, Stampfenbachstrasse 161, 8006 Zurich; Secours d’urgence Rega à l’étranger: +41 333 333 333.

Querelles intestines
C’est l’une des pires plaies qui peut totalement empoisonner votre séjour. La diarrhée du voyageur appelée «tourista » est encore pire pour le voyageur d’affaires que pour le vacancier, car il intervient à tout moment et peut complètement perturber sa faculté de concentration et son aptitude à assister à de longues conférences.
Elle affecte au moins 10% des personnes qui se rendent dans les pays du tiers monde, mais bien des cas sont déjà le résultat du stress du départ, les effets du décalage horaire ou l’air conditionné d’un avion. En grande partie, elle est la résultante d’un manque de prudence alimentaire. L’eau peut être le facteur le plus déterminant. En cas de tourista déclarée, une chose est primordiale: ne pas se déhydrater.
Pour cela, il est recommandé les boissons chaudes, le mélange salé-sucré (pas bon, mais assez efficace), le coca-cola d’où on aura fait partir les bulles, etc. D’autres précautions sont de rigueur, comme laver ou peler les fruits, ne boire que de l’eau capsulée et faire cuire les aliments.
Par contre, se passer d’une gastronomie locale serait, dans beaucoup de cas, un grand déplaisir. A vous de vous conduire raisonnablement. Et puis, il est parfois très gênant de manquer de politesse en refusant un plat qui vous est offert.
Il existe une possibilité de prise préventive de médicaments contre l’infection intestinale: à voir avec votre médecin. Attention aux antibiotiques préventifs. Ils ne se prennent pas à tort et à travers. Certains d’entre eux sont efficaces, comme les quinolones, d’autres ne le sont pas du tout. Le mieux est de les faire recommander par un médecin et de ne les utiliser qu’en cas extrême.
sida
Couvertures en tous genres
20% des hommes voyageant seuls ont des rapports sexuels occasionnels. Ce genre de contacts est à proscrire sans préservatif, pour éviter aussi bien la transmission d’une maladie vénérienne que du sida. Alors, on ne le dira jamais assez, sortez couvert!

Autre chose primordiale
La prévention d’accidents, surtout dans certaines villes à la circulation anarchique ou sur certaines routes de campagne chaotiques. En montant à bord d’un taxi ou d’une voiture de location, contrôlez qu’ils soient bien munis de ceintures de sécurité en état de fonctionner. Evitez de monter sur une moto. De préférence, évitez les voyages de nuit.accident_route
Les assurances de voyages méritent toujours une petite étude de comparaison, surtout celles qui concernent le rapatriement ou l’assistance médicale sur place. Il peut arriver qu’il y ait des divergences de vue entre vous et la compagnie d’assurance, surtout lorsqu’il s’agit de remboursement de frais médicaux à l’étranger. Certaines assurances-ménage ont ce genre de couverture. A vous de vérifier, de comparer et d’éviter les assurances à double. Ne vous faites pas d’illusion, dans un tel cas, vous ne toucherez pas deux fois l’indemnité!

Gérard  Blanc

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