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JE PARS EN WEEK-END

Saint-Pétersbourg, l’empire des tsars

Comme toute ville de Russie qui se respecte, Saint-Pétersbourg n’est pas au bout de ses bouleversements politiques et économiques, mais elle offre un grand avantage sur ses soeurs: le fantastique patrimoine que lui ont légué les tsars.

C’est un jour de mai que j’ai eu le coup de foudre pour Saint-Pétersbourg, alors que les arbres du Champ-de-Mars et des jardins d’été prenaient leurs couleurs vert tendre et que les couples de mariés rendaient hommage à la statue de Pierre le Grand, un geste porte-bonheur. C’est aussi au printemps que j’ai vécu les fameuses «nuits blanches», pendant lesquelles on se promène au grand jour encore à dix heures du soir. J’ai été envoûté par les grandes artères de la ville et les quais romantiques de la Neva. J’ai été impressionné par les places spacieuses du palais d’Hiver ou de la cathédrale Saint-Isaac.
Comme les minarets d’Istanbul, ce sont les clochetons surmontés de la croix orthodoxe, les coupoles, les flèches et les bulbes en tous genres qui m’ont transporté, en un rêve éveillé, à l’époque des tsars.

Venise du Nord
Au même titre que Venise, Hambourg ou Amsterdam, Saint-Pétersbourg est un enchevêtrement de canaux formés par les ramifications des deux bras de la Neva, lesquelles vont ensuite se jeter dans la mer Baltique.
Une mini-croisière m’a permis de découvrir, vu d’en bas, les nombreux clochetons et flèches rutilants d’or, de gris et de bleu roi des palais somptueux d’Eté et d’Hiver, du palais de Marbre, ou encore de la massive forteresse de Pierre et Paul. J’ai aussi imaginé les dissidents tels Dostoïevski, Gorki ou Trotski croupissant dans les geôles de cette même forteresse, les parades des cadets de l’Amirauté créée par Pierre le Grand, ou encore les prémices de la révolution d’Octobre dans le couvent de Smolny.

En avant la musique
Si les orchestres de cuivres ou les ensembles de balalaïkas et accordéons des trottoirs jouent inlassablement Les yeux noirs ou Kalinka, l’interprétation est toujours d’une qualité exemplaire. Mais c’est surtout dans les salles de concert que se donnent les oeuvres des compositeurs illustres, comme Borodine ou Rimski-Korsakov. On y apprécie alors la virtuosité exceptionnelle des musiciens russes, qu’il s’agisse d’un simple duo de guitare et balalaïka classiques ou d’un orchestre symphonique. Le régal est au comble quand les musiciens accompagnent un ballet au théâtre Marinski (ex Kirov).

Flâneries
Habitué à fouiner dans les vieux quartiers des villes européennes, j’ai dû me rendre à l’évidence: il faut parfois parcourir de grandes distances pour se rendre d’un site à l’autre. Il est donc préférable d’adhérer à un tour de ville en car pour se faire une idée d’ensemble, quitte à revenir plus tard pour une visite plus approfondie du palais d’Hiver et de son musée de l’Ermitage. Quant à la perspective Nevski et son épicentre proche de l’église de la Résurrection, appelée Saint-Sauveur-pour-le-Sang-Versé (archétype de l’église russe avec ses clochetons multicolores), elle grouille de monde aux heures de pointe, avec des trottoirs encombrés d’étals en tous genres. On y trouve ce qui reste encore de vieux livres et, surtout, des alignements de matriochkas (poupées gigognes), dont la vente ne semble jamais tarir. Le long de cette artère névralgique se situent aussi les grands centres commerciaux, les boutiques de mode et les sièges des principales banques.

Résidences d’été
A l’instar de Versailles ou d’Aranjuez, Pouchkine et Petrovrets (environ 30 km de Saint-Pétersbourg) regroupent les merveilles architecturales du palais Catherine et du palais Peterhof. Ils rivalisent dans les dorures, les bas-reliefs et autres ornements que l’on dirait sortis de Guerre et Paix ou d’Anna Karenine. La splendeur de ces palais qu’habitèrent Catherine première, Pierre le Grand et la tsarine Elisabeth est rehaussée, par beau temps, par plus de mille hectares de jardins et de fontaines.

La capitale des musées
J’ai rarement visité une ville disposant d’autant de musées prestigieux. A lui seul, le musée de l’Ermitage (dans le palais d’Hiver) mérite le déplacement.
Mais il faudrait au moins lui consacrer deux journées entières tant sont nombreuses les toiles exposées. En plus des oeuvres d’artistes mondialement réputés, on y trouve d’excellentes représentations des bateliers de la Volga ou des batailles opposant les Cosaques aux envahisseurs polonais, mais aussi cette surprenante salle consacrée uniquement aux portraits des officiers supérieurs ayant participé aux grandes batailles napoléoniennes, toutes nationalités confondues. Mais à côté de cela, il ne faut pas négliger le musée Russe, le musée du Cirque, le musée des Instruments de musique, sans oublier la visite de l’Aurore, ce croiseur qui tira la première salve sur le palais d’Hiver lors de la révolution d’Octobre.

Texte Gérard Blanc


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