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JE PARS A LA DECOUVERTE

Pays de Galles, celte envers et contre tous

Plus que de simplement maintenir une langue ancienne, le pays de Galles s’applique à se démarquer du pouvoir anglais. L’acquisition d’une «Assemblée parlementaire» lui donne néanmoins le vent en poupe pour cultiver cette mini-indépendance durement gagnée.

La langue galloise est la fierté de ce pays qui a su, contrairement à la Bretagne, l’Ecosse ou même l’Irlande, résister à l’invasion de la langue française ou anglaise au point qu’à ce jour on compte environ 20,8% de la population qui parle couramment le gallois et 8% d’autres qui le comprennent. C’est au nord du pays que l’on trouve la plus grande densité d’adeptes de cet idiome avec un taux de 62,5%. En voie de domination par la langue anglaise, ce revirement linguistique ne s’est pas fait tout seul, la première étape ayant été, en 1967, l’adoption du gallois au tribunal. C’est après une grève de la faim que fut acceptée officiellement l’ouverture de la station de radio gaélique «Welsh four channel» en 1980.
Aujourd’hui, le gallois est enseigné à l’école, y compris aux élèves d’origine anglophones. Et puis, comme partout, ce pays s’enorgueillit de ses personnalités ayant des origines galloises, comme Georges Washington, le hors-la-loi Jessie James, le roi Arthur et ses Chevaliers de la Table ronde, et, plus récentes, l’acteur SirAntony Hopkins, le chanteur Tom Jones et la chanteuse Shirley Bassey. Pour faire un bon Gallois vous devrez aussi aimer le chant (partout mais surtout dans les stades), le rugby et ce pain-perdu appelé welsh rarebit.
Revenons à la langue: elle se manifeste surtout aux yeux du visiteur par son orthographe apparemment imprononçable, avec des mots bizarres, s’écrivant parfois sans voyelles. On les trouve sur tous les panneaux indicateurs routiers et sur les enseignes des échoppes.

Une capitale à portée internationale
Le jumelage de Cardiff avec Xiamen (Chine), Lugansk (Ukraine), Nantes et Stuttgart donne des noms insolites à certaines de ses rues, comme, par exemple, la rue de Nantes (en français dans le texte) ou la Stuttgartstrasse.
L’histoire de Cardiff remonte à 2000 ans, alors qu’elle était dominée par les Romains qui y construisirent une fortification en bois.Demoiselles de Cardiff
Mille ans plus tard, elle fut envahie par les Normands, qui ajoutèrent des murs en pierre. Après maints propriétaires, le marquis de Bute, au 19e siècle, donna la dernière touche à cette bâtisse qui est aujourd’hui le monument le plus visité de la ville. Ce sont les extérieurs qui attirent tout d’abord le regard, avec la tour de l’horloge, le portail d’entrée ou le donjon normand; mais les intérieurs méritent également le coup d’œil et, en particulier, la majestueuse salle de banquet.
Cardiff est traversée de grandes rues commerçantes, comme Queen Street ou St John Street, mais c’est avant tout en visitant le quartier «civique» que l’on mesure l’importance de la politique locale, en passant notamment devant l’hôtel de ville, le palais de justice, le siège du gouvernement gallois, l’université et, bien entendu, le stade de rugby.
Il faut flâner dans le quartier commerçant appelé «quartier des cafés» pour découvrir des maisons victoriennes et des pubs pleins de caractère. La seconde attraction est la baie de Cardiff et le Bute dock, évoquant la période faste du commerce du charbon.
C’est aux alentours de Cardiff que l’on ressent le plus cette fierté bien galloise d’appartenir à une histoire médiévale riche. Le charmant village de Caerleon, ä environ 30 km à l’ouest de Cardiff fut, selon les Gallois, le fief du roi Arthur et des Chevaliers de la Table ronde. Ce serait sur les lieux de l’ancien amphithéâtre romain de Caerleon que les valeureux combattants se seraient réunis.
Au Fwrwm (prononcer forum) de Caerleon se trouve réunie une collection de sculptures insolites, dont la majorité représente les thèmes des légendes galloises et, bien entendu, celle de l’enchanteur Merlin.
Proche du petit village de Penarth, le site de Comeston fait revivre l’époque médiévale grâce à différents types d’habitats ancestraux avec force animations costumées.

A l’irlandaise
A l’ouest du port de Swansea qui, jadis, assurait, lui aussi, le trafic du charbon, on découvre sur le littoral le coquet village côtier de Mumbles, lieu favori des habitants de Cardiff, le temps d’un dimanche de baignade et d’attractions un peu kitchs, il faut le dire.
Avec ses barques de pêcheurs colorées et, surtout, son phare et le ponton du gardien, le site offre, par temps dégagé, une magnifique vue sur l’ensemble de la baie de Swansea et l’embouchure de la rivière Severn. C’est à Oystermouth, le village voisin, que trônent les ruines d’un château, où se jouent aujourd’hui des pièces de Shakespeare.
Mais pour échapper à la concentration urbanisée du sud gallois, il faut pousser plus loin l’incursion dans la péninsule de Gwyr (prononcer Gower) où, comme en Irlande, se donnent rendez-vous les poneys en liberté, les falaises abruptes, les grandes plages de sable fin et les vertes prairies.
C’est un patchwork de petits villages, de pubs typiques au milieu de la campagne et de sites d’une beauté sauvage comme, par exemple, la baie des Trois falaises ou la plage de Rhossili, les sables d’or d’Oxwich, flanqués de dunes et de forêts ou encore les collines de Cefn Bryn et la vue panoramique sur l’estuaire de Loughor.
Le vieux moulin à eau de Gwyr ne fait plus guère fonctionner ses machines datant du siècle dernier que pour les touristes. Ce site transformé en musée est une fidèle reconstitutionde l’artisanat paysan faisant revivre l’ambiance campagnarde du siècle dernier.


Texte Erika Bodmer,
photos Gérard Blanc


Infos pratiques

Renseignements

www.french.visitwales.com.

 

Loger

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Vous voulez en apprendre davantage sur le pays de Galles? Un article sera consacré à la partie nord dans le numéro 26 de Je pars… Ne le manquez pas!

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