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BRÈVES

Aérien : A quand la suppression des vols superflus ?

Il y a beaucoup de choses débattues par le groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC), lesquelles sont bien souvent des secrets bien gardés qui ne sont pas dénués d’intérêt.  C’est peut-être par prudence que certaines idées ne sont pas dévoilées pour éviter la polémique.

Un exemple parmi d’autres et non des moindres figurant dans la liste des mesures à prendre pour stabiliser le réchauffement climatique à 1,5°C est celui de l’influence du transport aérien dans les émissions de gaz à effet de serre. Ce sujet continue à alimenter réunions et rapports. S’il existe des incitations, pour l’instant non contraignantes,  la situation pourrait bien changer plus tôt que l’on imaginerait.

Comme on le sait, le développement des compagnies lowcost a été un indéniable moteur de l’expansion débridée des voyages en avion.  Les compagnies à bas coût ont, l’habitude d’ouvrir des lignes sur de très courts parcours vers des aéroports à faible trafic pour des lignes qui pourraient aisément être effectuées par train et, contrairement à ce qu’avancent parfois ces mêmes compagnies, n’ont pas été ouvertes dans un but philanthropique  et servent aussi bien les voyageurs à faible revenus que tous les autres voyageurs qui se déplacent au-delà de l’absolue nécessité.

Le « greenwashing » : Aujourd’hui, le climat est parfois choisi comme argument commercial, argument de marketing fait pour donner une image de bonne conscience. Dans bien des cas, c’est ce qu’on appelle du « greenwashing », sorte d’esbroufe au climat. Beaucoup de formules sont avancées, mais aucune, pour l’instant, ne prône la diminution d’activités, bien au contraire. Une des récentes études du cabinet  B&L Evolution à Paris est claire sur ce point :   on ne va pas pouvoir tous se déplacer en avion, même si certains avions envisagent la propulsion par l’électricité ou le biocarburant.

La nécessité : Il est donc  nécessaire, dès maintenant, de réfléchir autrement ses déplacements en avion. Dans un rapport complet,  B&L Evolution a fait des propositions concrètes au GIEC, lesquelles devraient permettre une évolution dans le bon sens. La première serait, dans les entreprises dont les employés  ont l’habitude de se déplacer en avion pour leurs affaires, de privilégier les vidéo-conférences afin d’éviter des trajets inutiles.  La seconde serait d’encourager les voyageurs de coupler les transports pour raison d’affaires avec ceux des vacances (p.ex. le voyageur irait signer un contrat en Espagne et la famille irait le rejoindre pour les vacances).

La troisième qui semble être la plus réalisable de toutes, serait de  bannir les vols injustifiés en reconsidérant  les vols de courtes distances. Il est, par exemple, inconcevable d’effectuer des vols entre Genève et Zurich, Berne et Zurich ou Paris et Lyon, alors que le train peut  être utilisé et ne prend pas beaucoup plus de temps,  et alors que des trains rapides sont en service de centre-ville à centre-ville. Pour rendre la chose contraignante, seuls les gouvernements par l’intermédiaire de leurs départements (ou offices) de l’aviation civiles, peuvent intervenir en freinant la délivrance de droits de trafic.  Mais, plutôt que le bâton, la carotte sera plus efficace quand ces mêmes gouvernements pourront aussi  imposer aux compagnies de chemin de fer une tarification plus favorable aux voyageurs.  On s’acheminera alors vers une vraie solution.

Gérard Blanc

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