Touristes, si vous saviez...
JE PARS TRÈS LOIN

Pérou : la jungle de Puerto Maldonado

On aurait tendance à oublier qu’une partie du pays inca se trouve dans une région tropicale humide, irriguée par les eaux qui ont dévalé des Andes pour rejoindre cet incroyable réseau hydraulique qui porte le nom d’Amazonie. Avec pour capitale Puerto Maldonado, cette contrée est la moins peuplée du Pérou : une découverte insolite qui contraste avec Cusco et le Machu Picchu.

Puerto Maldonado - Peru

Un oiseau ruminant
La découverte animalière assez particulière fut celle de cet oiseau bizarre bariolé au vol pesant qu’on appelle l’hoatzin huppé et qu’on trouve en abondance sur les bords des petits étangs proches du lac Sandoval. Son vol lourd qu’on pourrait comparer à celui d’une poule, ne lui permet de parcourir que des courtes distances. On le compare à une sorte de faisan préhistorique. Il est très coloré mais, par contre, son cri évoquerait la respiration d’un asthmatique et il ne sent vraiment pas bon. Je pensais que c’était parce qu’il pataugeait dans la boue des marais, mais j’ai appris par la suite qu’il ruminait comme une vache !

Hoatzin huppé - Pérou

La dénivellation est spectaculaire quand on part de Cusco (3400 mètres d’altitude) pour arriver à Puerto Maldonado (183 m.), mais c’est surtout au climat tropical que le corps devra s’adapter avec une moyenne de 25°c pouvant parfois dépasser les 30°c, et, surtout, en prime,  une humidité permanente, et de fortes pluies entre novembre et avril. Pas de doute, nous nous trouvons bien en Amazonie. Les bords du Rio Tambopata qui vient en ligne directe des Andes, sont, à cet endroit, la copie conforme de ceux de l’Approuague en Guyane ou des cours d’eau du parc de Tortuguero au Costa Rica. Nous avons devant nous une forêt primaire avec une flore et une faune identiques à celle des pays précités, à quelques nuances près.

Un peu d’histoire
Les Incas avaient jadis beaucoup de pouvoir dans les régions couvrant l’actuel Pérou, mais aussi une partie de la Bolivie, de l’Equateur et du nord de l’actuel Chili. Pourtant, ce pouvoir était parfois contesté, comme,  en particulier, dans la région amazonienne du Pérou, où les troupes incas de Sinchi Roca eurent maille à partir avec les Indiens Mojos. Il a fallu attendre jusqu’au 20ème siècle pour que Puerto Maldonado commence à se peupler d’immigrants venus de Cusco et de Puno. Depuis, la ville s’est étendue avec l’arrivée des chercheurs d’or qui, malheureusement comme au Brésil, utilisent des méthodes peu orthodoxes pour extraire le précieux métal, parfois avec des moyens illégaux, comme le mercure, même si l’Etat du Pérou tente d’y mettre bon ordre.

La ferme aux papillons
Histoire de faire son adieu en beauté avant de prendre l’avion, (à 300 mètres de l’aéroport de Puerto Maldonado), une bonne formule est de faire la visite de la ferme des papillons (Mariposario Tambopata) recouverte d’un filet géant préservant la présence des lépidoptères. Des centaines de papillons volent autour de vous, et se posent même sur vous. C’est un moment idéal et reposant qui permet de voir des espèces que vous auriez peut-être manquées lors de vos randonnées dans la jungle. Les couleurs de leurs ailes sont chatoyantes et moirées avec des spécimens tels que l’heliconius sara  (noir, jaune pâle et des pointes rouges) ou encore toute un éventail de nymphalidae, dont l’un d’entre eux d’un bleu éclatant.

IMG_6182

Puerto Maldonado - Peru

Dans la jungle
Hormis le bourg même de Puerto Maldonado qui n’a rien de sensationnel, l’intérêt est plutôt d’emprunter une barque collective pour rejoindre l’un des lodges aménagés en bordure du fleuve Tambopata et de ses affluents et d’y séjourner pour effectuer des randonnées en forêt dans les réserves nationales de Tambopata Candamo, de Bahuaja-Sonene, ou Del Manu (le plus sauvage de tous), afin de découvrir les richesses de la nature dans celui qu’on appelle l’« Enfer vert ».  Le parc de Tambopata, par exemple, représente à lui seul un million et demi d’hectares où la nature est protégée. On y trouve 1’300 espèces d’oiseaux (aras, multitudes d’autres perroquets, martins-pêcheurs, colibris, etc.), mais aussi une infinie variété d’espèces de poissons, de batraciens, de gros rongeurs, comme  les agoutis, de tortues d’eau douce sur lesquelles se posent des papillons pour boire leurs larmes riches en sel, sans oublier les caïmans qui se prélassent sur les berges boueuses,  etc. Avec un peu de chance, vous rencontrerez des loutres géantes. Bien souvent, depuis des lodges, comme, par exemple le lodge Reserva Amazonica, vous aurez la possibilité de vous faire guider dans la jungle sans avoir besoin d’entreprendre une longue expédition et, par exemple, de grimper au sommet d’un pont suspendu qui vous permettra d’observer la vie de la canopée.

Puerto Maldonado - Peru

Safaris humains ?
Certes, rencontrer des Indiens d’Amazonie dans leur milieu naturel est une option attirante, mais ne nous leurrons pas. A la frontière des parcs Manu et Alto Puru vivent des tribus Mashco Piro qu’on appelle des « no contactados » (en isolement volontaire), et qui  ne sont que très rarement en contact avec le monde moderne. La divulgation d’images prises leur insu et propagées par des guides peu scrupuleux ont attisé le côté voyeurs de certains touristes. Donc, si on vous propose des safaris de ce genre, le mieux est de refuser et de vous concentrer sur la découverte de l’environnement floral et animal.

Gérard Blanc texte et photos

Puerto Maldonado - PeruInfos pratiques

Y aller

Vol de Genève  pour Lima via Amsterdam ou de Paris avec Air France. Correspondance pour Puerto Maldonado avec Lan ou Air Peru

Renseignements

www.visitperu.com

Lodges

Inkaterra Reserva Amazonica, Wasai Tambopata Lodge, Maloka Sandoval Lodge

Agences spécialisées

Ad-Gentes : www.ad-gentes.ch,
DAL Voyages : www.dal-voyages.ch,
VT Vacances : www.vtvacances.ch

Share

Laisser un commentaire


+ six = quinze

Inscrivez-vous ici pour recevoir notre newsletter