Kontiki
BRÈVES

Royaume-Uni : on re-nationalise le train

 

Alors qu’en France ou en Espagne la concurrence dans le domaine du chemin de fer semble vouloir s’instaurer, les  chemins de fer d’Albion reviennent au bon vieux principe d’une compagnie nationale qui portera le nom de Great British Railways (GBR), après la privatisation amorcée par Margaret Thatcher en 1980 et mise officiellement en pratique par John Major le 1er avril 1994.

La renationalisation des chemins de fer britanniques fait partie des souhaits exprimés par le roi Charles III le17 juillet 2024 lors de son discours de sacre,  de même que, parallèlement, le souhait appuyé d’un rapprochement de l’Union européenne d’après Brexit. Avec l’appui du vote majoritaire du parlement, il incombe maintenant au nouveau Premier ministre travailliste Keir Starmer de mettre ces projets en application.

Catastrophes en chaîne: Il était enfin temps d’intervenir. Lors de ces trois dernières décennies ayant divisé les British Railways en 14 compagnies régionales privées, les transports ferroviaires britanniques accumulaient les catastrophes dont la première (qui ne fut pas le seul accident) fut le spectaculaire déraillement d’un train de la Great North Eastern Railway avec au tableau quatre morts et 70 blessés. L’enquête confirma le mauvais état des voies, un problème  général constaté sur l’ensemble du réseau. Le manque d’investissements des compagnies privées consacrés, notamment,  à l’entretien des infrastructures comme, en particulier, la signalisation, et à la sécurité des passagers, sans oublier les retards et les annulations accumulés, engendraient une grogne croissante chez les usagers, lesquels, pour la plupart, sont  contraints de prendre le train pour se rendre à leur travail.

Le plan de renationalisation : Kier Starmer a donc reçu pour mandat de détricoter les lois compliquées qui ont été décrétées lors des privatisations. La nouvelle loi doit faire de la GBR une entreprise de service public. Le but de la nouvelle compagnie nationale sera de travailler sans relâche pour restaurer un service ferroviaire à prix abordable et en qui les usagers pourront à nouveau faire entière confiance. Le DfT (Department for Transport) instaurera à nouveau une information limpide aux usagers dans les gares. Les chemins de fer du Pays de Galles et de l’Ecosse font déjà partie du domaine public. La suite se fera par étapes à commencer par la South Western, bientôt suivie par la compagnie ferroviaire c2c dès juillet 2025. Une vaste opération de réparations et de modernisations des infrastructures est en marche. On estime la fin de la réunification des réseaux privés à fin 2026.

Les syndicats britanniques du rail applaudissent en clamant qu’enfin les trains d’Albion seront dirigés comme un service public et non comme un amalgame d’entreprises privées, dont le but n’était que d’empocher de l’argent au détriment des usagers.

Gérard Blanc

Sources : Marianne/New Civil Engeneer/Libération/Reporterre

 

Share

Laisser un commentaire


+ seven = fifteen

ITA
Les Prés Volants, chambre d\'hôte

  • Bayonne : réouverture du musée Bonnat-Helleu

    Après quatorze années de fermeture pour rénovation, le musée Bonnat-Helleu de Bayonne s’apprête à rouvrir ses portes. L’inauguration, prévue le mercredi 26 novembre 2025, marquera la redécouverte...

  • Un nouveau concurrent pour Eurostar

    Jusqu’alors, l’Eurostar, propriété de la SNCF, était la seule compagnie ferroviaire à exploiter le tunnel sous la Manche. Aujourd’hui, un nouvel opérateur se profile pour lui faire...

  • Aviation : taxer les premières classes et les jets privés

    Un prélèvement climatique mondial serait en mesure de récolter plus de 70 milliards  d’euros par an, lesquels seraient investis dans des infrastructures dans les pays les plus...

  • Shutdown : le ciel américain en danger

    Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis subissent un  shutdown, à savoir un blocage par le Sénat ou le Congrès pour le vote du budget...