Touristes, si vous saviez...
CONSEILS AUX VOYAGEURS

Les taxes du transport aérien

En voyant certaines publicités alléchantes, on croyait jadis au Père Noël, mais la déception peut se trouver à la facture finale. Il faut d’abord savoir que peu de places peuvent bénéficier de prix « au ras des pâquerettes » uniquement mis en place dans un but publicitaire. Ensuite, il fallait ajouter les suppléments de carburant, les frais de dossier et, surtout, les taxes (aéroport, sûreté, etc.), ce qui pouvait aisément doubler, tripler, voire plus, le prix initial du billet d’avion. Depuis, les gouvernements européens ont réagi et obligent les compagnies aériennes à afficher, dans la presse ou ailleurs, des prix TTC (toutes taxes comprises). Mais sachez que vous n’êtes pas encore au bout de vos peines, car il faut encore ajouter des frais de dossier depuis que les compagnies aériennes ont supprimé les commissions aux agences de voyages. Seules les commandes sur Internet vous permettent de passer outre cette dépense supplémentaire, mais pas toujours. C’est à voir de compagnie à compagnie.

aeroport de Nice

Taxes sous la loupe
Toutes les taxes ne sont pas uniformes dans un même pays, y compris en Suisse, et elles peuvent évoluer selon les fluctuations économiques d’un aéroport. A Zurich, la taxe est actuellement de CHF 36.– pour un vol international. Et puis, vous n’en êtes pas quitte lorsque vous avez payé la taxe de départ. Il faut encore ajouter la taxe de retour qui, dans la majorité des cas, est supérieure à celle du départ de Genève et, le cas échéant, la taxe de transit, lorsque votre itinéraire passe par un aéroport intermédiaire. Parmi les rares taxes européennes inférieures à celle  de Genève (actuellement CHF 19.–), on peut citer les aéroports espagnols. La raison en est que l’Etat ibérique prend à sa charge la charge de la sûreté, alors que dans le cas de Genève, celle-ci incombe à l’aéroport.

Où vont les sous ?
A Genève, la moitié des recettes de l’aéroport provient des taxes et l’autre moitié des redevances commerciales (parkings, commerces, restaurants, etc.). Des 50% des recettes provenant des taxes, 35% proviennent des passagers et 15% des redevances aéronautiques (taxes de décollage, d’atterrissage, de parkings des avions). Par contre, les recettes dues aux taxes payées par les passagers ne servent que pour les services aux mêmes passagers et n’interviennent pas dans le transport de marchandises (fret). Certains pays encaissent toujours des taxes au moment de l’embarquement, ce qui oblige le passager à s’informer et à garder en poche le montant exact à débourser à l’embarquement du retour.

aeroport de Genève

Pratique commerciale
Il faut admettre que le transporteur est de plus en plus confronté à une concurrence sans merci. Si les exigences des gouvernements  obligent  à certaines pratiques en faveur des consommateurs, rien ne les empêche de trouver des solutions, non avouées, lorsqu’elles se trouvent dans un marché défavorable. Si une compagnie X n’offre pas de vols sans escale, elle accordera aux agences de voyages la commission, en principe impossible, ce qui pourra à l’occasion faire sauter les frais de dossier. Elle pourra aussi vous faire bénéficier d’un prix encore plus compétitif à la condition de vous faire accepter un transit obligeant une longue attente lors de la correspondance.  Il faut admettre que tout ceci est bien compliqué et il serait bien plus transparent de tout inclure dans le prix du billet d’avion, mais nous n’en sommes pas encore là. La pratique d’aujourd’hui rend les choses beaucoup plus compliquées et opaques.

Comparateurs de prix
En allant sur Internet, vous trouvez des quantités de sites qui se vanteront de comparer les prix entre compagnies aériennes. Là encore, prudence! Beaucoup de ces sites apparaîtront en tête de liste lorsque vous taperez le nom d’une compagnie aérienne, et vous feront croire que vous vous trouvez sur le site du transporteur. Pour éviter le piège, assurez-vous que vous êtes bien sur le véritable URL (adresse Internet) de la compagnie aérienne. La meilleure méthode est que l’adresse soit simple (p.ex. www.airtartempion.com) et que celle-ci n’indique pas  d’autres noms (p.ex. www.airtartempion/opodo/fr.com). Il y a de vrais sites de comparateurs de prix qui ne vendent rien. Ceux-là sont souvent plus honnêtes et leurs comparaisons peuvent être sincères. Pour les sites qui vendent des billets d’avion, sachez qu’ils ne vont pas toujours vous proposer les prix les moins chers mais, avant tout, ceux qui concernent les compagnies aériennes avec lesquels ils ont des accord de vente. Sachez enfin que lorsque si vous achetez un billet d’avion sur certains de ces sites dits de « brokers » ,vous pouvez avoir ensuite des problèmes dès qu’il s’agit de vous faire rembourser. On se rappellera les suites de l’éruption du volcan islandais et l’arrêt généralisé du trafic aérien. Nombreux furent les passagers  qui ne reçurent le remboursement de leurs billets que plus d’un an plus tard avec de nombreuses tracasseries. Nombreux aussi furent les passagers qui abandonnèrent les démarches.

Texte Jean-Jacques Gérard
Photos Isabelle Blanc

Tarmac de Dubrovnik

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