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JE PARS À LA DÉCOUVERTE

Les Emirats Arabes Unis (EAU) et leurs tours du désert

En visitant le musée du vieux marché d’Abu Dhabi, ou encore le Dubaï museum aménagé dans l’ancien fort Al Fahidi, on prend pleinement conscience de cet époustouflant développement urbain qu’ont vécu  les petits comme les grands Emirats Arabes Unis (EAU) depuis une cinquantaine d’années.

Abu Dhabi, le plus grand des émirats, est en mesuree produire environ 2,5 milllions de barils de pétrole brut par jour pendant plus de 80 ans encore. Avec ce trésor à la grâce d’Allah, mais aussi du Sheikh Zayed, 2e du nom, dont le portrait apparaît en grand format aux endroits stratégiques de la ville, tout est bon pour urbaniser, bâtir, ériger, irriguer, planter et briller. Décédé le 2 novembre 2004, il est pour beaucoup de ses compatriotes le «Mandela des Emirats» ou encore «baba» (papa), pour les bienfaits envers son peuple, pour son alphabétisation et son bonheur social. Il avait, depuis, passé la main à son fils, l’actuel prince de la couronne d’Abu Dhabi et président des Emirats Arabes Unis, le Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan.

Un marché de Bédouins: Le 18 février 1968, le sheikh Zayed et le sheikh Rashid signaient un bout de papier officialisant une frontière entre l’émirat d’Abu Dhabi et celui de Dubaï et les prémices d’un «accord d’union», premier pas vers la création de ce qui allaitent devenir les EAU, aujourd’hui au nombre de sept. En 1972, sous l’impulsion du sheikh Zayed, une longue marche en avant allait débuter avec la fédération des EAU et un développement fulgurant et irréversible qui ne peut qu’estomaquer celui qui le découvre.
Sous l’influence du sheikh Zayed, un gigantesque programme de développement allait, comme sous l’effet d’une baguette magique, remplacer ce qui était un campement de Bédouins, en des alignements de gratte-ciel tel qu’on connaît Abu Dhabi et Dubaï aujourd’hui.
Cette course au développement allait non seulement s’appliquer à la construction (immeubles, bureaux, palais, maisons d’habitation, etc.), mais aussi à tout un plan de développement social, à commencer par un programme de scolarisation.
«Trop de générations ont été perdues par l’illéttrisme et par un manque d’éducation», déclarait le sheikh Zayed.

Abu Dhabi: Avancée de sable dans le Golfe, à la pointe de laquelle se situe un centre-ville, entouré d’eau, Abu Dhabi est un défi permanent au modernisme occidental. Rien ne peut y rester ancien trop longtemps, pour exemple, le vieux souk qui a été récemment rasé, un vieux marché ayant été aménagé hors du centre afin de préserver une tradition qui, sommes toutes, n’est pas si ancienne que cela. Ce qui différencie Abu Dhabi d’une mégapole occidentale est tout d’abord sa population qui, composée à 80% d’immigrés venus principalement des Philippines, du Sri Lanka, du Pakistan, du Soudan, de l’Inde ou du Bengladesh, donne une touche bigarrée où se côtoient les turbans en tous genres, les peaux noires, beiges, jaunes et blanches, des femmes totalement voilées de noir, au simple foulard ou sans foulard du tout. Au milieu de cette foule pointent les représentants des familles nobles, reconnaissables à cette espèce d’uniforme qu’est la tunique blanche et le keffieh cerclé de noir. Des boutiques ayant pignon sur rue s’alignent au bas des buildings le long des grandes artères des avenues Zayed 1er et Zayed II ou de l’avenue Al Manhal et leurs sécantes.  La foule, passées les heures des plus hautes canicules, se sent une frénésie d’achats.
La périphérie, elle, est réservée pour une grande part aux palais abritant les sheikhs et leurs nombreuses familles avec leurs murs d’enceinte impénétrables. C’est là aussi qu’ont été bâties les villas que l’Etat offre gracieusement à ses ressortissants le jour de leurs noces. Ces maisons sont spacieuses et dotées de tout le confort moderne. C’est enfin dans cette périphérie qu’est en train de se construire la mosquée Zayed, un investissement de 700 millions de dollars pour accueillir 70 000 fidèles lors d’une même prière, soit la plus grande mosquée au monde après celle de La Mecque.

Al Ain, fleur du désert
Avec ses quelques 350 000 habitants, Al Ain, à environ 2 heures de voiture d’Abu Dhabi, est en plein désert et proche  de la frontière d’Oman. C’est un autre miracle sorti du sable. Plus encore que les villes du littoral, cette oasis, d’où le sheikh Zayed était originaire, est encore plus incroyable par son urbanisme, bien sûr, avec ses avenues tirées au cordeau où trône l’horloge fleurie offerte par la ville de Genève, mais surtout pour sa verdure. Les autorités locales ont mis un point d’honneur à ce que la végétation y pousse d’une manière exponentielle afin, de créer un jour, un cycle naturel de circulation de l’eau. Le plus fantastique est encore à 20 km à l’est, avec la station thermale de Buraimi avec son lac artificiel sur lequel on se prommène en pédalos et ses collines verdoyantes, centre de curiosité de toute l’Arabie. Là encore, le fort Al Khendaq, ancien lieu de gouvernance du sheikh Zayed, a été, depuis longtemps transformé en musée. Le marché aux chameaux d’Al Ain a gardé toute son authenticité avec une vaste étendue d’enclos.

Les plages: Elles sont la grande fierté des EAU par le déploiement d’infrastructures hôtelières de niveau supérieur et les marinas de luxe, histoire de concurrencer les plus grands centres balnéaires à la mode. Mais c’est à Dubaï que le plus extravagant est au rendez-vous, le long de la plage de Jumeirah, du port de Jebel Ali à la grande mosquée de Jumeirah. Hormis le spectaculaire hôtel Burj Al Arab (7 étoiles!), plus fantastique encore est cette volonté, après avoir réussi la bataille du gazon sur le sable, celle du sable sur l’eau en créant de véritables sculptures géantes de sable dans la mer avec trois palmiers géants (deux à Jumeirah, un à Deira) mais, plus extraordinaire encore: «The World» sorte de planisphère géante construite selon le même principe.

Burj Khalifa

Dubaï
Avec environ trois ans d’avance sur sa sœur Abu Dhabi, tant sur le plan du développement urbanistique que de la suprématie commerciale de la péninsule arabique, Dubaï n’en finit plus de se lancer dans des projets pharaoniques. Deux d’entre eux, dont l’aboutissement est proche, sont le plus grand des centres commerciaux et d’attraction du monde au milieu duquel trônera une piste de ski artificielle et, croyez-le si vous voulez, une tour de 800 mètres de haut, battant ainsi tous les records. Dubaï, capitale commerciale du monde arabe, bénéficie d’environ trois années d’ancienneté sur Abu Dhabi en matière de développement urbain, ce qui représente une avance énorme si l’on considère la vitesse à laquelle les projets architecturaux y sont achevés.
Certaines tours comme celle du World Trade Center font déjà figure d’ancienneté,.
La ville se trouve partagée du nord au sud par la «Dubaï Creek», bras de mer rappelant la Corne d’Or d’Istanbul, sur laquelle naviguent les grandes barques traditionnelles, mais aussi une quantité de petites embarcations coulant presque sous le poids de passagers et servant de transport en commun pour passer d’une rive à l’autre. C’est le côté le plus spectaculaire avec une variété de tableaux pittoresques et, pour arrière-plans, les grandes tours de la ville comme celle de l’Etisalat et sa boule sur le toit.
A l’est, le quartier de Deira, le plus ancien et à la fois le plus animé, possède la plus grande concentration de boutiques et de souks. A l’ouest, le tableau est bien différent. Il se compose de larges avenues, ponts et tunnels (et un trafic automobile ininterrompu), de quartiers résidentiels et, surtout, d’une enfilade de tours dont les dominantes restent celles du centre financier et de l’Emirates Towers Hotel.
Entre Abu Dhabi et Dubaï, c’est à qui offrira le plus grand choix de shopping et le plus moderne. Ainsi, le marché de l’or d’Abu Dhabi est sans conteste plus moderne et mieux achalandé que celui de Dubaï, mais ne nous y trompons pas. Il suffit de se rendre le vendredi soir (équivalent du dimanche) au Deira City Center de Dubaï pour y trouver un nombre tout aussi respectable de bijoutiers et d’orfèvres. C’est aussi le constat d’une foule possédant incontestablement la fièvre acheteuse: un spectacle en soi.

Des innovations permanentes : Dubaï comme Abu Dhabi ont des ambitions permanentes en matière de développement du tourisme de haute contribution.

A Dubaï, les dernières innovations en date sont le célèbre Burj Khalifa, une tour de 828 mètres de haut qui dépasse d’environ 250 sa rivale de Toronto. On soulignera également le Palm Jumeirah islands, des îles de sable formant un gigantesque palmier vu d’avion avec un large éventail d’hôtels cinq étoiles tels l’Atlantis, le « One and only », le Rixos, etc. Deux autres projets sont en cours d’élaboration : The World (des iles représentant la mappemonde vue d’avion et le Palm Djebel Ali susr le modèle du Palm Jumeirah. Pour accueillir tout un monde de nouveau touristes à venir, un second aéroport a été construit du nom de Djebel Ali Airport dont le terminal A récemment terminé est adapté pour accueillir les Airbus A380.

Gérard Blanc


Informations pratiques

 

Vol

Genève-Dubaï  avec Emirates Airkline ou Genève-Abu-Dhabi sans escale avec Etihad Airways.

Renseignements

www.dubaitourism.ae;  www.visitabudhabi.ae.

A voir à Abu Dhabi

Le musée traditionnel du vieux marché, le chantier naval, le marché de l’or, le fort Al Husn, le marché aux dattes et aux légumes.

A voir à Dubaï

Le village de l’héritage et de la plongée, le souk aux épices et à l’or, le palais du sheikh Saeed, la mosquée de Jumeirah et le plus luxueux hôtel du monde, le Burj Al Arab.

Climat

Une averse est un événement. Tout le monde sort et les enfants se réjouissent de jouer dans les flaques; malheureusement, la chose est plutôt rare. Il faut attendre octobre ou novembre pour que la température descende en dessous de 35°. En morte saison (juin à septembre), la température peut varier de 35° à 50°. Les hôtels sont bien climatisés ainsi que les taxis et les autocars des excursions. En été, il est préférable de se rendre à la plage le matin (de 6 h à 10 h) ou le soir (de 18 h à 20 h).

Comportement

N’ayez crainte, Mesdames. Vous ne serez astreintes, ni à porter le foulard, ni à vous baigner tout habillée, le bikini étant même toléré dans les piscines et sur les plages privées des hôtels, mais n’allons pas trop loin, pas de seins nus sur la plage ni de tenues provocantes en ville. Pour ce qui est des boissons alcoolisées, pas trop de problème là non plus, que ce soit à bord des avions d’Etihad Airways ou dans la plupart des hôtels, elles sont servies sans contrainte.
Les restaurants locaux servent rarement de l’alcool. S’abstenir de prendre des femmes en photo et, si vous souhaitez prendre une personne de près, lui demander l’autorisation.
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