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Nouvelle-Calédonie : À l’autre bout du monde francophone

Nouvelle-Calédonie

A l’autre bout du monde francophone, la Nouvelle-Calédonie est peu ou mal connue et mérite pourtant les 20 heures d’avion voire plus pour s’y rendre. Celle ou celui  qui aura fait cet effort y trouvera un  petit paradis encore préservé du mercantilisme.  Elle ou il devra respecter le souhait d’identité de son peuple canaque, authentique et attachant.

Paradis tranquille de la Loyauté

Maré, c’est l’île la plus méridionale de l’archipel, au bout du monde, loin du stress mesuré de la Grande Terre. Sur cette petite île d’environ 20 kilomètres de diamètre, c’est le calme absolu, la vie s’y déroule paisiblement. Une mer d’un bleu turquoise se jette sur des plages désertes, bordées de cocotiers et de pins colonnaires et surplombées par cinq étages de falaises coralliennes desquelles s’élance parfois le «pêcheur à la sagaie» qui, rapide comme l’éclair, harponne un mérou ou un poisson-perroquet. Il faut seulement 40 minutes de vol depuis Nouméa pour atteindre l’île de Maré et on se trouve d’un coup plongé dans un dépaysement qui n’existe qu’en Mélanésie. Comme dans les autres îles de la Loyauté, Maré vit selon une philosophie ancestrale simple et proche de la nature. Les touristes ne s’y bousculent pas car le bimoteur d’Air Calédonie qui relie Maré à la Grande Terre, ne transporte guère plus que quarante passagers par jour. A quelques mètres de l’aérodrome de La Roche, le marché couvert est haut en couleurs. On s’y familiarise avec les produits de base de l’alimentation canaque tels que les ignames, les cigales de mer, les crabes de cocotiers et le «pain marmite». C’est aussi l’agréable rencontre d’une population vierge de tout tourisme de masse et n’ayant aucune intention de vous solliciter.

Sans exagération, on peut déclarer que la Nouvelle-Calédonie, qui vit à 7% de son PIB de l’extraction du nickel, offre un tourisme dépaysant garanti, surtout lorsqu’on a la chance de bénéficier d’un contact privilégié avec le peuple canaque.
Ajoutez à cela la splendeur des eaux translucides du Pacifique et le bonheur est parfait.
Ce ne sont, certes, pas les foules qui se ruent sur les plages de Nouvelle-Calédonie en dehors de Nouméa. La grande majorité des visiteurs (Japonais, Australiens, Néo-Zélandais) se contente de rester à Nouméa, la capitale, histoire de faire du shopping, de jouer au casino et de se sentir un peu en France. Il y a aussi les Français de la Métropole qui, pour la plupart, rendent visite aux membres de leur famille. Tout ce monde profite des infrastructures de la station d’Anse Vata, avec ses restaurants et ses centres de sports nautiques. C’est de là que partent les navettes qui rejoignent le phare Amédée, lieu préféré des Nouméens pour passer le dimanche sur des plages de rêve.

Traditions mélanésiennes
A Lifou, la coutume canaque est solide comme un roc.
Plus que la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie, et plus que toute autre île de l’archipel de la Loyauté, Lifou est une île hors du temps. C’est là que l’on trouve la plus grande concentration de cases coniques traditionnelles aux entrées surbaissées, histoire de forcer le visiteur à la courbette respectueuse. Les mariages ou les enterrements canaques y sont célébrés selon des coutumes ancestrales incontournables qui peuvent durer au-delà d’une semaine et auxquelles aucun membre de la famille ne voudrait manquer. Ceci a pour effet de contrarier les prestataires locaux de l’hôtellerie qui doivent se faire une raison lorsque l’un de leurs employés manque à l’appel pour une durée prolongée.
C’est au célèbre marin Dumont d’Urville que l’on doit la reconnaissance officielle de l’île de Lifou par le monde occidental. Au même titre que l’île des Pins, elle fut visitée par les santaliers, ainsi que par des marins déserteurs, Nouvelle-Calédoniecomme le fameux Charles Bridget, lequel s’intégra si bien à la population locale que, grâce à lui et d’autres marins, on trouve encore aujourd’hui quelques cas de Mélanésiens blonds aux yeux bleus. Avec sa superficie de 1150km2, c’est la plus grandes des îles de la Loyauté. Sa taille est à peu près identique à celle de la Martinique ou de Tahiti.
De plus, sa population est à peine supérieure à 40 000 habitants, ce qui laisse à une nature luxuriante beaucoup de place et notamment à des forêts, dont les cimes dépassent parfois vingt mètres. La côte alterne avec des plages quasiment désertes au sable d’un blanc éclatant et des falaises calcaires tout aussi immaculées, d’une hauteur pouvant atteindre jusqu’à cent mètres. Les escaliers aménagés sur les flancs des falaises servent de plongeoirs aux enfants intrépides du village tribal de Jokin, qui s’élancent joyeusement dans l’eau couleur outremer, inspirés peut-être par les pêcheurs à la sagaie, qui pêchent en sautant de leur promontoire, une lance à la main. La capitale de l’île, Wé, est également le chef-lieu de toutes îles de la Loyauté. C’est là que se trouve le marché typique où, sur de petits étals, les «mamas» mélanésiennes servent des plats locaux à base de manioc. La mairie de Lifou a gardé son look rétro, mais le bâtiment le plus marquant est encore l’église catholique avec ses tours rondes à créneaux.

La Grande Ile: Hors de la capitale, l’île principale de la Nouvelle-Calédonie offre un grand contraste entre l’est et l’ouest, deux côtes séparées par des montagnes, d’où on extrait le nickel. A l’ouest, ce sont des côtes sauvages, battues par une mer idéale pour le surf. A l’intérieur des terres s’étendent des prairies, où sont élevés des bovins et des chevaux par des propriétaires blancs adorant arborer le stetson, tout comme dans un western. Radicalement différente, la côte est un long rivage bordé de cocotiers et autres plantes tropicales, de plages de sable blanc et de rivières qui se jettent en cascades dans la mer. Dans les environs de Pondimié et Hienghène se dressent, sur terre comme au large, des cahots schisteux prenant des formes bizarres comme, par exemple, une poule ou un sphinx.

L’archipel: En mer et, principalement à l’est, se dressent des îles de formation corallienne appartenant à la Nouvelle-Calédonie.
Celles-ci sont surtout habitées par des Canaques. L’une des plus importantes, l’île des Pins, doit son nom à l’immense pinède qui la compose et surtout au pin colonnaire que l’on ne trouve guère ailleurs que dans cette partie du globe. Vao, capitale, vit au rythme nonchalant de la pêche et de la culture de l’igname. Le lieu que j’ai, de loin, préféré est la «piscine», un bassin naturel rempli par les marées, et où évoluent des poissons tropicaux multicolores.

Nouvelle-CalédonieLa coutume: A Maré, plus que nulle part ailleurs en Nouvelle-Calédonie, l’occasion est bonne pour apprendre la vraie culture canaque et d’y puiser des valeurs qui furent les nôtres au début du siècle dernier, en passant, par exemple, une journée dans la tribu d’Eni, en compagnie de Léon, son chef, gérant d’un petit gîte.
Pour montrer patte blanche, j’ai dû «faire la coutume», c’est-à-dire me plier à certains rites, comme, par exemple, apporter quelques présents symboliques (un paquet de cigarettes, une friandise pour les enfants, du tabac à chiquer, etc.). Léon m’a vivement remercié d’avoir eu la délicatesse de m’être renseigné sur les us et, ainsi, m’a accueilli comme un membre de la famille. Cela m’a été droit au coeur, mais m’a aussi donné droit à tous les égards, pour autant que je fasse preuve du respect élémentaire. A mon départ, j’ai reçu des mains de Léon un morceau de bois de santal, signe d’amitié éternelle.
Après un repas fait de bougna et de crabes de cocotier, Léon m’a parlé longuement des traditions canaques basées sur la solidarité tribale, accompagnée, d’un brin de panthéisme et de culte des ancêtres.

Gérard Blanc

Informations pratiques

Renseignements

Office du tourisme de Nouvelle-Calédonie, (00331) 47 03 63 23

Agence spécialisée

Nova Tours

Vol

Genève-Paris-Nouméa avec Air France, Genève-Amsterdam-Nouméa avec KLM et Air Calin, Genève-Helsinki Noumea avec Finnair et Air Calin

Plongée

Centre du phare Amédée à Nouméa; Kunié Scuba Center à l’île des Pins

Formalités

Passeport valable

Gastronomie

Bougna (plat à base de viande et d’ignames cuits dans une feuille de bananier); crustacés (langoustes, crabes de cocotiers, cigale de mer); poissons tropicaux; charcuterie des éleveurs du nord.

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