Touristes, si vous saviez...
EDITO

Le surtourisme par les Beaux parleurs

Chacun ses goûts me diriez-vous peut-être, mais j’aime bien regarder l’émission des Beaux parleurs sur la RTS quand l’occasion se présente, en premier lieu pour son humour.

Une fois n’est pas coutume, on parlait du surtourisme et je me suis régalé en découvrant que Michel Audetat, journaliste au Matin dimanche avait une opinion qui rejoignait la mienne. Je cite :
«  Je pense que le surtourisme est originel. Le premier touriste était déjà un surtouriste. L’écrivain Jean Misler disait que le tourisme consistait à transporter des gens hors de chez eux dans un pays qui serait mieux sans eux.  Il y a une sorte de honte originelle de se voir comme touriste. (…) Personne ne s’assume comme touriste. Le propre du touriste est de raconter qu’il a trouvé des coins où il n’y avait pas de touristes. La tradition de la moquerie à l’égard du tourisme existe dès le départ… Mais soyons logique, je suis un touriste et je l’assume. »

Autre réaction intéressante, celle de Coline de Senarclens :
« Aujourd’hui, on fait du surtourisme parce qu’on ne paie pas le prix que ça coûte. Le tourisme est un luxe et on ne devrait pas avoir les moyens de le faire. Aujourd’hui, les coûts sont externalisés et ce n’est pas nous qui les payons, ce sont la ville de Venise et ce sont les futures générations. »

Dans tout cela, je dis bravo : étant aussi un touriste anonyme qui s’assume, je préciserais encore, pour ceux qui ironisent sur les touristes alors qu’ils le sont eux-mêmes, qu’il serait bon qu’ils cessent de prétendre qu’ils sont des baroudeurs et des explorateurs. S’ils comprenaient la langue que parlent les habitants des villages qu’ils traversent avec leur sac à dos, ils traduiraient probablement : «  Tiens, voilà des touristes ! »

Quant à la réflexion pertinente de Coline de Senarclens, elle soulève le gros problème du coût non assumé par les voyageurs eux-mêmes, la faute à toute cette nouvelle foison d’initiatives dignes du Far West avec les compagnies lowcost, les gros bateaux de croisières, Airbnb, Uber, etc. qui engendrent le surtourisme et le dégagement de CO2, à l’encontre des efforts qui sont développés pour le réduire.

On n’est pas sorti de l’auberge…

Gérard Blanc

 

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