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Waldegg à Soleure : le château des mercenaires et des ambassadeurs

A quelques kilomètres de  la ville suisse de Soleure, le château de Waldegg illustre à lui seul la période du mercenariat suisse envers la France, et parallèlement celle de l’ambassade française en Suisse. Aujourd’hui, la propriété se répartit en un musée historique, le siège de l’Office cantonal de la  culture de Soleure, un jardin potager et son orangerie et un appartement encore occupé par les descendants de la famille patricienne Von Züri, laquelle s’en est réservé l’usufruit le jour où elle a vendu la propriété au canton de Soleure au milieu du 19ème siècle.

Chateau Waldegg
Les tableaux racontent
L’idéal est de pénétrer dans le château par la façade sud pour en admirer toute la splendeur et la solennité. Au début,  il s’agissait d’une résidence d’été, la résidence d’hiver des familles patriciennes soleuroisesChateau Waldegg étant les hôtels particuliers à la française dans la ville même de Soleure. La construction du château de Waldegg fut l’œuvre de la famille de Besenval au 17ème siècle. Elle était alors la famille la plus riche de Suisse et ne lésina pas à la dépense pour en faire une habitation somptueuse. Dans toutes les pièces du château respire l’histoire de la famille Besenval. Le phénomène se décrit par une galerie de portraits de ses membres, d’une salle à l’autre, en commençant par Martin de Besenval, originaire de la vallée d’Aoste. Il s’établit à Soleure à l’issue de la guerre de Trente Ans et se lança dans la carrière militaire, bien qu’à l’origine, son métier fut celui de marchand d’argenterie. Son épouse, « la Brünstatt »,  appartenait à une famille d’avoyers qui étaient alors les chefs de la République de Soleure, un peu comme furent les Doges de Venise. Chateau WaldeggSans vouloir s’étendre sur tous les portraits de famille, on mentionnera en substance le fils de Martin, Jean-Victor, aboyer lui-même, à qui l’on doit la construction du château. C’est à lui qu’on doit aussi l’intervention du roi de France pour anoblir la famille qui devint officiellement « De Besenval ». Ce privilège était, à l’époque, fort apprécié des familles patriciennes suisses, qui enviaient la noblesse française et ses fastes. Maladroitement, la famille Habsbourg, qui souhaitait aussi s’octroyer les services des mercenaires suisses, avait négligé d’accorder cette faveur, d’où la préférence de la famille Besenval de s’engager en France plutôt qu’en Autriche. L’âge d’or fut celui du règne de Louis XIV.  Un certain tableau fait état d’une cérémonie de renouvellement d’alliance entre la France et la Suisse en 1663, qui s’était tenu à Paris, Chateau Waldeggau cours de laquelle les représentants des cantons suisses devaient retirer leurs chapeaux, tandis que seul le roi avait le droit de garder le sien. Depuis, les renouvellements d’alliance n’eurent plus lieu à Paris mais dans la cathédrale Saint-Ours de Soleure. Remarque intéressante, on retrouve dans ce château le slogan « Argent et savoir-vivre », qui souligne les deux principes de base, à savoir les deniers confortables que versait le royaume de France et le savoir-vivre de la noblesse française qu’enviaient toujours les patriciens suisses (raffinements, fêtes, danse, musique, poésie, etc.,.).

On mentionnera aussi le tableau de Pierre-Victor de Besenval de Brünstatt, colonel des Gardes suisses dans l’armée de Louis XV, que le roi délégua comme ambassadeur de France à la cour de Pologne.

Texte et photos Gérard Blanc

Chateau Waldegg

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