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O Grove en Galice : Tout sur la mer

Dans le sud de la Galice, sur le côte ouest de l’Espagne, non loin de la frontière portugaise, la petite ville d’O Grove et ses 13’000 habitants vivent de la mer, mangent et vendent les produits de la mer.
La Galice qui, pourtant, ne figure pas encore dans les destinations touristiques espagnoles les plus courues par les vacanciers du reste de l’Europe, a deux activités économiques principales : le tourisme et la pêche.

Vamos à la playa !
Ponton dune, O Grove, GaliceSi la ville d’O Grove n’a pas beaucoup de caractère en soi, elle brille, par contre, par la nature de ses environs, au point que les forêts, par exemple, sont déclarées protégées ou parcs naturels. La région se décline en cinq rias qui, chacune, représente un enjeu écologique important. Très protégée est aussi la magnifique plage de Lanzada. En période des grandes vacances, les baigneurs s’entassent volontiers proche de la buvette, laissant aux amateurs de nature toute la place pour en profiter.

Le festival des fruits de mer

Chaque année, en octobre, la ville portuaire d’O Grove fête les fruits de mer. Ce sont jusqu’à pas loin de 10’000 personnes qui viennent chaque jour pendant dix jours d’affilée faire une orgie de coquilles Saint-Jacques, palourdes, praires, coques, crevettes, crabes calamars, seiches et poulpes au-delà de la satiété, le tout arrosé d’un petit blanc sec de la région comme l’Albariño ou le Rias Baixas. Chaque soir, dès 21h00, des files d’attente s’alignent devant une caisse où les convives déposent une carte qu’ils ont soigneusement cochée avec les produits qu’ils ont sélectionnés. IMG_6442Ils vont ensuite s’installer en couples, en groupes d’amis, en famille, debout devant des longues tables, pour les déguster. Aucun banc pour s’asseoir. « Pensez-donc, explique le maire d’O Grove, si les convives s’installent, ils ne décollent plus le reste de la soirée, et nous devons accueillir encore plein d’autres clients ! » Les environs de cette méga-cantine sont également consacrés à la fête, dont un podium des concerts de musiques de genres multiples (folklorique galicien, pop, rap local, etc.). Dans les coulisses, cuisinières et cuisiniers s’activent, ici pour cuire un grand calamar, là pour mijoter une sauce savante.

Les travailleuses de la mer
Pêche à pied, O Grove, GaliceChaque matin  au lever du soleil, à marée basse, quelques 400 personnes (des femmes en majorité) se courbent sur leurs grands râteaux pour déloger des palourdes et des coques enfouis dans la vase. En Galice comme partout ailleurs en Espagne, la pêche aux coquillages est réglementée et réservée aux seuls professionnels. Les pêcheuses et pêcheurs sont inscrits dans un registre professionnel et astreints à pêcher chaque jour de la semaine. La pêche libre est interdite et quiconque enfreint cette loi est passible d’une amende salée. Les contrevenants sont parfois débusqués à l’hôpital, avec une grave gastro-entérite, car avant d’être mis sur le marché, les coquillages passent par un contrôle sanitaire scrupuleux et sont abondamment rincés. L’hygiène et la protection de l’environnement font partie des préoccupations de la municipalité d’O Grove et détonnent avec les anciennes habitudes qui, comme cela est montré dans le musée ethnographique de la pêche, n’allaient pas dans ce sens.

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La criée aux fruits de mer est également une expérience à vivre. Sans comprendre le galicien, on vit l’enthousiasme des vendeurs et des acheteurs pour un lot de crabes, de coquillages  et de crevettes avec force cris.

Les musées

Aux alentours d’ O Grove, c’est encore et toujours la mer dont il est question, avec un aquarium exposant, vivants, tous les poissons que vous allez trouver dans votre assiette, mais aussi quelques espèces venues des mers chaudes. A quelques mètres de là se trouve une bâtisse aménagée en musée, témoignage de l’époque où des pêcheurs venus d’ailleurs en Espagne avaient développé à grande échelle la pêche à la sardine selon des méthodes de surpêche réprouvées aujourd’hui par l’Europe entière, mais surtout dans la première moitié du 20ème siècle par les Galiciens eux-mêmes qui voyaient dans cette pêche industrielle le dépeuplement annoncée de leurs réserves de sardines. Un peu plus loin  encore, se trouve le Musée de la pêche qui vous apprend le dur métier de pêcheurs de jadis et  celui des femmes qui salaient, fumaient et mettaient le poisson en conserve, le plus souvent, sans chaussures ! Il faut enfin visiter l’écomusée qui offre une bonne vision de ce qui fut la vie rurale des anciens temps, avec la manière de vivre dans une habitation où cohabitaient les paysans et les animaux de ferme. On y apprend aussi la valeur que tiraient les paysans galiciens des produits de la nature. Pour couronner le tout : la famille vivant sur place à la façon des fermiers de jadis se lancent dans des airs galiciens endiablés aux sons de la fameuse gaïata (cornemuse) et d’un trio de percussion.

Texte et photos, Gérard Blanc

 

Infos pratiques

Vols

Genève-Madrid-Vigo avec Iberia

Hôtel

Grand Hôtel de la Toja

Restaurants

Taberna de Temperan, Taberna Meloxeira

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