Touristes, si vous saviez...
JE PARS TRÈS LOIN

Costa Rica, le royaume de la nature

Bordé par le Nicaragua au nord et le Panama au sud, le Costa Rica est appelé la Suisse de l’Amérique latine. Pourquoi ? Cela peut être d’abord sa neutralité insufflée par le président Luis Alberto Monge en 1982, renforcée par le prix Nobel de la paix Oscar Aria Sanchez en 1986. Cela peut aussi être pour son paysage verdoyant avec lacs et montagnes au centre du pays avec des vaches Holstein qui broutent l’herbe grasse. Et le coût de la vie est à peu près similaire à celui de la Suisse. Le Costa Rica qui ne ressemble pas à la Suisse est un pays de langue hispanique avec un climat tropical. Les pluies peuvent parfois être très abondantes dues au cycle d’évaporation et de précipitations commun aux forêts tropicales humides. Heureusement, le Costa Rica a pu conserver intactes quelques forêts primaires, celles qui n’ont jamais été touchées par l’homme. D’autres forêts ont subi des coupes massives par des spéculateurs de bois précieux et autres initiatives malheureuses de plantations avortées, qui ont obligé à la reforestation vers la fin des années 70.

Plage Manuek Antonio

© Gérard Blanc

ENERGIE RENOUVELABLE

Le Costa Rica mène aujourd’hui une politique stricte de protection de l’environnement, promise par la présidente Laura Chinchilla. Les actions de promotion du tourisme vert ont été doublement récompensées: le pays est devenu leader en matière d’écologie. Les recettes du tourisme dépassent 13% du PBI et la visite des parcs nationaux et autres activités annexes se placent juste derrière l’agriculture (café, bananes, ananas, etc.).

AU BORD DU FLEUVE

Le petit village de Tortuguero est attachant à plusieurs titres. Les habitants (moitié Costaricains, moitié clandestins ou non venus du Nicaragua) vivent principalement du tourisme, car loin de tout et uniquement atteignable par bateau. Cela n’empêche nullement cette commune d’environ 1000 habitants de mener une vie comme dans toute communauté, avec les enfants sortant de l’école, l’école de musique, le va-et-vient des bateaux-taxis et la joyeuse équipe de joueurs de dominos sur la place du village. Sur les murs, l’imagination est reine avec une grande partie des pans de murs décorés de fresques. Quelques machines rouil- lées rappellent la triste existence des abatteurs de forêts.

LA GRANDE NATURE

La visite des parcs nationaux est le must de tout visiteur averti, les trois sujets favoris étant la forêt tropicale humide, qui rappelle celle de la forêt amazonienne, la chaîne de volcans, prolongement de celle du Nicaragua au nord, et l’espace marin à l’est comme à l’ouest. Certes, les tarifs des entrées aux parcs nationaux peuvent paraître élevés, mais c’est le prix à payer pour contribuer financièrement à la sauvegarde de la nature et, à l’échelle planétaire, au poumon du monde. Les défenseurs de l’environnement trouveront dans le Costa Rica un bel exemple à suivre avec un pays qui contraste avec ses voisins; il est au premier rang des recycleurs de déchets, mais, aussi, comme grand défenseur du développement spontané de la biodiversité. Plusieurs exemples sont, par exemple, l’exploitation énergétique des ressources du vent avec plusieurs champs d’éoliennes et, surtout, l’exploitation de la géothermie des sous-sols proches des volcans, mais le plus fort est le refus de ce pays d’exploiter la grande réserve pétrolière de la région de l’île Coco, protégée pour ses espèces animales similaires à celle qu’on trouve dans les îles Galápagos. Le Costa Rica revient de loin. Le parc national de Tortuguero est le bel exemple d’une déforestation systématique pratiquée entre les années 50 et le milieu des années 70 par des entreprises nord-américaines en quête de bois précieux à exporter vers la Grande-Bretagne. Aventure mémorable pour les touristes, garantie de protection, les parcs natio- naux sont, pour la plupart, distancés des grands axes routiers par des pistes non goudronnées où le 10km à l’heure est la moyenne généralement possible. Le parc de Tortuguero remporte la palme avec l’addition d’un trajet obligatoire en bateau au milieu de «l’enfer vert».

Basilic vert femelle

© Gérard Blanc

FORÊT VIERGE À PERTE DE VUE

Dans les espaces protégés, la forêt secondaire (celle qui a été touchée par l’homme) reprend peu à peu son stade primaire, à son rythme. Dans la plupart des cas, la forêt ne se reconstruit que depuis 40 ans et on estime une durée de 400 ans pour qu’elle reprenne son statut d’origine. Fort heureusement, la faune et la flore ne font pas la différence entre ces deux configurations, ce qui permet leur observation passionnante partout dans le pays. Cette biodiversité est l’une des plus riches au monde après celle du Rwanda. On y compte 10000 espèces de plantes, dont 1400 espèces d’orchidées, 15000 de papillons, 870 d’oiseaux, 231 de mammifères, 220 de reptiles, 160 d’amphibiens, 34000 d’insectes et 1600 de poissons. Les hauts lieux de l’observation de la nature sont Tortuguero, Palo Verde, Monteverde, Chirripo, La Amistad et Corcovado.

Catarata La Paz

© photo ICT

Mais où que ce soit, sans un guide patenté, il est bien difficile de remarquer par soi-même un toucan, un ara ou un paresseux, car les couleurs et les camouflages sont parfois très savants et se confondent avec la végétation. Les guides disposent en général d’un télescope permettant de voir de plus près les animaux dans leur élément naturel. Si certains pays sont prisés pour leur culture, leurs monuments ou leur architecture, le Costa Rica est recherché pour son monde du vivant: une leçon de biologie permanente.

LES VOLCANS

Répartis sur les trois cordillères que sont la Guanacaste, la Tilaran et la Centrale, on compte 116 volcans au Costa Rica, dont 5 sont encore actifs. La dernière éruption de l’Arenal date de 2010. Elle avait débuté en 1968 après 300 ans d’inactivité. Depuis l’Observatory Lodge, il était possible d’observer la lave en fusion dévalant ses flancs. Par contre, sur le Rincon de la Vieja, le cratère de Guachipelin est encore en activité depuis 2012. Celle-ci se manifeste par des échappées de fumeroles et de boues bouillonnantes, mais aussi par des sources d’eau chaude qui donnent l’occasion aux amateurs de prendre des bains dans des bassins dont la température peut varier de 20° à 45°!

LES PLAGES

Plage Manuel Antonio

© Gérard Blanc

Elles sont superbes et nombreuses. Parmi les plus belles on citera, côté mer des Caraïbes, celle du parc de Manzillo proche de Puerto Viejo de Limon, sur la côte pacifique, celles du parc naturel de Manuel Antonio près de Quepos. Aux abords de certaines plages, la mer peut être dangereuse (tourbillons et courants). Si vous êtes sur une plage où il n’y a personne d’autre qui se baigne : méfiance! L’aménagement des sites balnéaires est davantage développé sur la côte pacifique, alors que celui de la côte des Caraïbes, par exemple du côté de Puerto Viejo de Limon, est d’un aspect plus rustique et populaire.

LES RÉSERVES INDIENNES

Le nom de Bagaces appartient aux tribus d’origines, dont on trouve encore quelques traces près du Ricon de la Vieja (comme une pierre où est curieusement gravé un triskel similaire à celui des pays celtes). Les tribus qui peuplent les réserves indiennes d’aujourd’hui représentent tout au plus 1,7% de la population du pays, soit environ 65000 natifs répartis dans 24 réserves et sont les plus pauvres du territoire, souvent marginalisés et confrontés au dilemme bien connu ailleurs du souci gouvernemental de la préservation tardive de leurs coutumes mêlé à un souci d’assimilation. La plupart vivent sous la menace de l’expropriation au profit de sociétés agricoles ou minières. On les apparente aux Mayas pour les tribus du nord et aux tribus amazoniennes pour celles du sud. Proche de Puerto Rico de Limon, il est possible de rendre visite à la tribu Bribri de Talamanca.

Texte Erika Bodmer
Photo Volcan © Photo CAST

 

Infos pratiques

Vols

Genève-Madrid-San José avec Iberia ou Genève-paris-Panama avec Air France et correspondance pour San José avec Copa Airlines.

Agence spécialisée

DAL Voyages à Genève, rue Lissignol 5, +41 22 344 72 27,  et rue de Carouge 59, +41 22 344 87 87, www.dal-voyages.ch.

Coût de la vie

Dans les commerces, les prix sont assez proches de ceux de la Suisse. Toujours se renseigner si la TVA de 13 % et, dans les hôtels et restaurants, le service de 10% sont ou non inclus. Change: Actuellement, 500 colons valent environ un franc suisse.

Electricité

110 volts. Les appareils à accumulation se chargent donc plus lentement.

Hôtels

Pachira Lodge à Tortuguero; Selva Verde Lodge à Sarapiqui; Observatory Lodge à Arenal; Hacienda Guachipelin au Rincon de la Vieja; hôtel Parador à Quepos/Manuel Antonio.

Sports d’aventure

Les lodges proposent toute une gamme d’activités encadrées: accrobranches sur la canopée, rafting dans les torrents avec final dans une grande cascade, descente en rappel, safari en canoë-kayak, équitation dans la nature ou au bord des plages, surf sur la côte pacifique, etc.

 

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