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DES TRUCS ET DES PLANS / PARCS NATIONAUX

Canyon de Chelly, un décor de westerns

Canyon de Chelly

Il semblerait que le Canyon de Chelly (prononcer Canyon de Chay) se disputerait le décor choisi par les studios de Hollywood pour le tournage des premiers westerns. Il est en tout cas une chose certaine, c’est que cette magnifique reculée géologique, si elle est parfois oubliée en comparaison du Grand Canyon, du Bryce Canyon ou de la Monument Valley, reste l’un des plus beaux sites à visiter lorsque on a choisi de faire «la tournée des grands ducs», comprenez celle qui va de Las Vegas à la Forêt pétrifiée de l’Arizona du sud ou de Salt Lake City (Utah) à Mesa Verde (Colorado).

Le Canyon de Chelly se trouve en plein territoire géré par les Indiens Navajos. Ce n’est pas une gageure, bien au contraire. La police locale est navajo, les rangers sont navajos, les tenanciers des boutiques sont navajos. Nous sommes assez loin du concept de la réserve indienne. Le décor western est parfait. Pour ceux qui s’en souviennent encore, le Canyon de Chelly a été choisi par l’auteur du fameux roman illustré du héros apache Winnetou, du romancier français Émile de Wogan (1817-1888) et repris par l’écrivain allemand Karl May (1842-1912).

L’environnement est bien protégé et les voitures individuelles sont interdites à la circulation, ce qui vous oblige à la visite sous l’égide d’un chef navajo dont les anecdotes sont parfois cocasses, comme, par exemple: «Lors du premier western tourné au Canyon de Chelly, une équipe de cavaliers navajos avait été engagée pour poursuivre un cowboy à cheval. On nous avait dit: lors de la poursuite, chaque cavalier qui tombe recevra 3 dollars. Première prise, le cowboy se retourne et tire un seul coup de feu: 20 cavaliers tombent!».

Canyon de Chelly

Rouge ocre
Mais hormis toutes ces considérations, le site est de toute beauté. Le must des spectacles de ce parc national est sans aucun doute le Spider Rock, une flèche scindée en deux qui s’élève à 244 mètres de hauteur et que l’on retrouve, par exemple, dans ce classique du western qu’est l’Or de Mackenna avec Gregory Peck et Omar Sharif. Ce qui fascine est cette roche rouge ocrée dont la teinte varie à chaque minute et peut parfois vous faire croire qu’il s’agit d’or massif. Il est possible d’admirer ce canyon depuis le fond de la vallée comme depuis le sommet des falaises.

Les ancêtres
C’est aussi dans le Canyon de Chelly que vous trouverez les vestiges des habitations de ceux que les Amérindiens appellent les Anasazis (les ancêtres). Un mystère entoure toujours cette peuplade dont le nom a été la transmission d’une appellation phonétique de la langue navajo qui aurait voulu dire «les anciens ennemis». Certaines versions disent qu’ils étaient les ancêtres de ceux que les conquistadors espagnols avaient appelés les «pueblos» (ceux qui vivaient dans les villages), mais une autre indique qu’elle n’aurait rien à voir avec les Amérindiens. Toujours est-il que la manifestation la plus évidente de cette civilisation mystérieusement disparue se trouve sous forme de villages incrustés dans le flanc des falaises un peu comme les habitations de Bandiagara en pays Dogon (Mali), avec comme seul possibilité d’accès des trous aménagés dans le rocher, sorte d’échelles rendant difficile toute attaque ennemie. Ces sortes d’échelles dignes de la varappe se trouvent ailleurs un peu partout, creusées dans les falaises, et ont permis à des générations d’Indiens de tromper les incursions des trappeurs et des troupes des Confédérés.

Erika Bodmer et Gérard Blanc
Photos © OT Arizona

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Vol

Genève-Reykjavik-Denver avec Icelandair.

 

 

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