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BRÈVES

Compagnies aériennes : de la meilleure à la pire

Difficile de trouver un mode de transport en commun qui soit aussi observé que celui des avions. La dangerosité, le service à bord, la ponctualité et pollution sont régulièrement observés à la loupe, et c’est dans les premiers mois l’année que sont publiées les statistiques sur les sites spécialisés.

Sécurité : Les sites de comparaison se sont basés sur les contrôles effectués par diverses administrations internationales, telles que celle de l’Union européenne, de l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) etc. Ils n’accordent pas d’étoile à une compagnie qui n’aura pas eu d’audit de l’une ou l’autre administration.  On peut tomber sur Air France qui n’a que cinq étoiles au lieu de six parce qu’elle n’aura pas eu, par exemple, l’audit de l’OACI au moment des décomptes.

En 2018, c’est à Qantas que le premier prix revient. Viennent ensuite un grand nombre de compagnies telles que, par exemple, Air New Zealand, All Nippon Airways, American Airlines, Austrian Airlines, British Airways, Cathay Pacific Airways, Emirates, Finnair, KLM, Lufthansa, Qatar, SAS, Singapore Airlines, Swiss, et United Airlines. Pour le mauvais état de leurs appareils et le manque de maintenance adéquate, le site AirlineRatings.com ne donne qu’une étoile (donc les pires) aux compagnies telles que Batik Air, Bluewing Airlines, Citilink, Kal-Star aviation, Lion Air, Sriwijaya Air ou, la pire de toutes étant la Coréenne Koryo Air, basée à Pyongyang, ( Corée du Nord) avec des appareils faisant un boucan du diable, des cockpit sans écran numérique et des fauteuils démantelés.

Service : Pour déterminer la qualité des services d’une compagnie sur les critères de service à bord, du transport et de la sécurité des bagages, d’attente des vols, et de conseils donnés par le personnel au sol, le site travelfrom.fr a fait une enquête auprès des consommateurs eux-mêmes. Le résultat de celle-ci dévoile que les meilleures compagnies sont, par ordre de préférence, Emirates, Qatar Airways, Korean Airlines, Singapore Airlines, Etihad, Cathay Pacific et  Air Astana.. En queue de liste on trouvera Ethiopian Airlines, Brussels Airlines, Avianca, Blue Air, Gol, Montenegro Airlines et, pour finir, Air Croatia.

Et la pollution ? : Le site allemand Atmosfair a comparé l’émission de gaz à effets de serre des 190 plus grandes lignes aériennes du monde en s’intéressant à leur bilan carbone. Parmi les facteurs retenus: les modèles d’avions et de moteur, le nombre de places assises, la capacité de fret et le taux de remplissage par vol ont été pris en compte. En marge de la conférence de l’ONU sur le climat qui s’est tenue à Katowice, Atmosfair a présenté un classement des compagnies aériennes en fonction de leur impact sur l’environnement. Les 125 plus importantes compagnies aériennes ont ainsi été classées, recevant des notes d’efficacité comprises entre 0 et 100 points, différenciées selon la distance de vol (court, moyen, ou long courrier). TUI Airways est en première place, se classant en tête des compagnies les moins polluantes. En seconde position vient la brésilienne LATAM suivie par China West Air. KLM est en 17ème position et Iberia à la 34ème. Thai Airways, Finnair, American Airlines et All Nippon Airlines font aussi partie des rares compagnies aériennes de grande taille à maintenir raisonnablement leurs émissions de CO2 constantes. Air France est en 73ème position, suivie par British Airways. Brussels Airlines est clairement pointée du doigt, n’arrivant qu’en 84e position sur 125 et Swiss lui emboîte le pas. Dans le dernier indice annuel des compagnies aériennes Atmosfair, pour 2018, aucune compagnie aérienne n’a reçu un A pour avoir atteint les plus hauts niveaux d’efficacité énergétique. Le site constate malheureusement que les émissions de dioxyde de carbone des compagnies aériennes ont augmenté d’environ 5 % l’année dernière. En conclusion, Atmosfair constate que la grande majorité des compagnies aériennes dans le monde n’est pas performante pour réduire leurs émissions de CO2  et ne contribuent  pas suffisamment à l’objectif de 1,5 degré ni pour l’objectif de 2 degrés de l’Accord de Paris.

Ponctualité : Un tel classement peut-être sujet à beaucoup de conditions, notamment pour une compagnie dont les principaux vols partiraient d’un aéroport où les formalités de douane, de police ou de sûreté sont particulièrement compliquées. ou bien dans un aéroport où ces formalités ne seraient pas encore digitalisées. Sans se poser de telles questions, le site OAG a néanmoins fait son classement. En tête viendraient, parmi les compagnies les plus connues chez nous, Air Baltic, Qatar Airways, Latam, Copa Air, TUIfly, Qantas et Japan Airlines. En queue de liste, on trouve Air India, Air China, Pakistan International, TAP, Air Canada et China Airlines.

 

En conclusion : Les sites classifiant les meilleures compagnies du monde mettent en première place Singapore Airlines, suivie par Air  New Zealand, Qantas, Qatar Airways, Virgin Australia, mais où sont les compagnies européennes ou Nord-Américaines ?

Les compagnies européennes sont, pour la plupart, régies par un système qui leur interdit de recourir aux aides financières de leurs pays. Mais dans le cas des compagnies du Golfe, par exemple, les deniers étatiques peuvent être importants et c’est grâce à ceux-là que les compagnies peuvent sans trop de souci procéder à l’achat d’avions neufs et aménager des intérieurs de rêve pour leurs premières classe. Elles peuvent aussi, dans le cas des compagnies asiatiques, avoir recours à du personnel mal payé et, enfin, leurs moyens financiers leur permettent souvent de faire face aux augmentations de prix du kérosène, donc, aucune contrainte financière.

Situations financières. Comme exprimé précédemment, le nerf de la guerre est toujours l’argent et sans assise financière solide, il est devenu aujourd’hui difficile pour une compagnie aérienne de s’en sortir si elle n’a pas un soutien financier solide. Si, de surcroit, le prix du carburant monte en flèche, cela peut avoir une incidence. Les compagnies nordiques sont actuellement confrontées à de grandes difficultés. Les Islandaises Wow Air et Icelandair vivent une concurrence féroce de la part de plus grandes compagnies qu’elles et cela les oblige à baisser le prix de leurs billets, ce qui rend difficile la maîtrise de  leur budget. Parmi les lowcost, Norwegian est très endettée, ce qui en fait une proie facile pour une OPA.  Alitalia est insolvable depuis un an et demi. Curieusement,  les compagnies aériennes américaines ont réalisé des bénéfices record, grâce à des opérations de consolidation qui ont permis aux plus grandes d’entre elles (American Airlines, Delta et United Continental) de reprendre le contrôle sur les prix.

Gérard Blanc

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