UK : un avenir incertain pour l’après-Brexit
Dans une déclaration, Alexandre de Juniac, PDG de l’IATA, vient de « secouer les puces” de la Grande-Bretagne en jugeant décevante la préparation du Brexit dans le domaine du transport aérien et, en particulier, en ce qui concerne l’avenir économique de l’aviation civile de et vers le Royaume-Uni.
“En construisant un monde d’après-Brexit, la prospérité du Royaume-Uni dépendra essentiellement de l’efficacité de ses transports internationaux. », a-t-il déclaré, en poursuivant : « Il aura un grand défi à relever. Quand le Royaume-Uni quittera le marché aérien unique de l’Union Européenne, tous les droits de trafic devront être remis en question. Comme nous le savons tous, l’aviation civile internationale se base sur des droits de trafic bilatéraux. C’est la raison pour laquelle tout devra être renégocié et je ne suis pas du tout persuadé que les administrations des pays feront comme si rien n’avait changé. Il y aura à la fois des intérêts politiques et de concurrence à défendre. L’IATA ne prendra, bien sûr, pas directement part aux discussions, mais les suivra de près. A ma connaissance, le Brexit sera définitivement consommé en mars 2019, mais l’échéance aérienne devra intervenir plus tôt car une quantité de procédures devra être mise en place six mois plus tôt. L’échéance du Brexit aérien pourrait donc être évaluée à octobre 2018. Et qu’en sera-t-il des contrôles de douanes, de sûreté ? Actuellement, le Royaume- Uni à l’intérieur de l’Union européenne procède à 4,6 millions de transactions douanières par mois. Après le Brexit, elles pourraient atteindre le chiffre de 21 millions de transactions mensuelles. Mettre en place les procédures et le personnel ne se fera pas du jour au lendemain ! Comment les citoyens européens pourront-ils entrer en Grande-Bretagne et comment les citoyens britanniques entreront ils en Europe ? Brexit ou non, le nombre de passagers aériens augmentera et des solutions doivent être trouvées sans plus attendre.»
Le Secrétaire d’Etat au transport du Royaume-Uni, Chris Grayling, en est conscient, les cinq aéroports Londoniens seront saturés d’ici à la moitié des années 2030 et une approbation d’expansion de la zone londonienne aéroportuaire ne pourra pas avoir lieu avant mai 2021. L’IATA est convaincue que c’est à l’aéroport d’Heathrow que des travaux de rénovation et d’expansion du trafic devraient avoir lieu en priorité avec la construction d’une troisième piste.